Réseau du Musée de l'Homme
Introduction
1940,
Contexte historique
L’année 1940 est une année fondamentale dans l’histoire du monde et dans celle de la France. Ainsi, bien que la Seconde Guerre mondiale débute en septembre 1939, quand les vieilles démocraties d’Europe de l’Ouest que sont la France et le Royaume-Uni sortent de leur pacifisme presque aveugle pour faire la guerre au Reich hitlérien, c’est en 1940 qu’elle commence vraiment. En effet durant l’hiver 1939, les soldats français chantent « on ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried », on qualifie la guerre de « drôle », elle semble bien éloignée de la France, d’autant plus que les citoyens sont rassurés, on dit de leur armée qu’elle est la meilleure du monde. Mais le 10 mai débute l’opération Westfeldzug, l’Allemagne envahit les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, arrive aux frontières françaises. L’armée est surprise par la stratégie d’invasion, gênée par l’exode, incapable de faire face au Blitzkrieg, l’armée allemande a bien changé. L’Allemagne gagne les batailles. Ses troupes occupent Paris le 14 juin, le gouvernement français fuit vers Bordeaux, Philippe PETAIN prend la tête du gouvernement le 16 juin, le lendemain, il annonce un armistice. L’Allemagne a gagné la guerre. Du moins c’est ce que consent à croire la majorité de la population, les « 4O millions de pétainistes » dont parle l’historien H. AMOUROUX car en réalité, dès le 18 juin, le général C. DE GAULLE appelle à continuer les combats, à le rejoindre à Londres, lui qui se prétend chef de la France Libre. Le 22 juin est signé l’armistice, dans le wagon qui servit à acter la défaite de l’Allemagne 22 ans plus tôt : l’histoire n’est pas sans ironie. La France est déchirée, le Nord et l’Ouest du territoire sont occupés tandis qu’au Sud de la ligne de démarcation, le couloir rhodanien, les Alpes, le Sud-Est, le Massif central, le Languedoc-Roussillon et la région de Toulouse sont en zone libre. Le 10 juillet, les pleins pouvoirs sont accordés au maréchal PETAIN qui, dès le lendemain crée l’État français, le régime de Vichy : c’est ainsi que la IIIe République prend fin, trop critiquée pour être défendue. La collaboration entre le gouvernement de la zone dite libre et le Reich allemand s’acte à l’entrevue de Montoire, le 24 octobre 1940. La France semble alors avoir choisi son camp, celui d’Hitler, mais ce n’est pas tout à fait vrai : pour DE GAULLE et pour ceux qui feront le monde de l’après-guerre, c’est bien « la France qui se bat », qui est « la seule vraie France […] la France éternelle », pour reprendre les mots du général DE GAULLE à la Libération de Paris. Et en effet, une frange de la population, celle qui a compris sans doute et qui refuse, décide de résister. C'est elle que nous allons étudier.
Se pencher sur la Résistance française, c’est se poser une multitude de questions dont certaines, qui nous sont apparues fondamentales pour bien saisir le sujet, doivent être brièvement explicitées et sont à la base de notre travail : qui furent les résistants ? Quelles furent leurs motivations ? Quand ont-ils commencé à résister ? Qu'ont-ils fait et avec quel(s) résultat(s) ? Mais se pencher sur la Résistance, c’est aussi faire face au dilemme qui se pose à toute son étude : il est à la fois nécessaire de « respecter une épopée où l’éthique a joué le premier rôle », et de se défaire des « pieuses légendes » comme le souligne Laurent DOUZOU, professeur émérite d'histoire à l'IEP de Lyon.
Aussi, avant toute autre chose, nous nous devons de définir rigoureusement ce que l’on entend par "résistance". Le mot viendrait du XIIIe siècle, il apparaît pour la première fois avec trois « e » : « résitence », c’est ainsi que l’écrit Mathieu le Vilain lorsqu’il traduit Les Météores d’Aristote. Il définit alors ce mot comme la qualité selon laquelle un corps résiste à un autre corps. Le sens évolue avec le temps et, sortant de la science physique, la résistance devient une caractéristique physique. Elle désigne ce dont on ne vient pas à bout facilement. On parle ainsi de plat ou de pièces de résistance. La résistance finit par toucher l’aspect moral de l’humain et le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales la définit aujourd'hui comme la « capacité de résister à une agression, une contrainte, une oppression physique ou/et morale. ». Ainsi, la résistance est-elle à la fois doublement physique et morale. Mais elle est aussi amoureuse, quand la résistance s’oppose à des sollicitations trop pressentes, politique, quand un parti de résistance se forme au Parlement, elle est électrique, violente ou encore psychanalytique, mais dans tous les cas, il est question de force et surtout, il est question d’action. Mais avec le réseau du Musée de l’Homme, la résistance devient Résistance. Yvonne Oddon a l’idée de donner au périodique du mouvement le titre de Résistance en se rappelant d’une inscription que des huguenotes emprisonnées dans une tour d’Aigues-Mortes avaient gravée il y a des siècles : « Résister ! ». « Ce fut la première fois que le mot Résistance fut utilisé dans le sens qu’il n’allait pas tarder à prendre pour désigner l’ensemble [des oppositions au] nouvel ordre » écrit l’historien militaire américain Martin BLUMENSON. Mais alors, qu’est-ce donc que la Résistance ? Pour Pierre GODFARD, « la Résistance fut un combat contre les Allemands et le régime de Vichy [qui] n’eut pas uniquement pour but de déloger mais de vaincre le nazisme et la dictature de Vichy [et] prit donc ainsi le caractère d’une guerre entre Français ». De manière plus factuelle, François MARCOT a distingué deux types de Résistance : la Résistance-organisation et la Résistance-mouvement. La première est constituée des réseaux regroupant ceux qui agissaient de façon organisée et continue, à la fois en métropole et à l’extérieur, c’est celle à laquelle Olivier WIEVIORKA associe un « registre de l’action ». La seconde est celle du « registre de la complicité », elle est beaucoup plus large, englobant tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont aidé la Résistance-organisation, en ravitaillant les maquis, en logeant des évadés ou encore en ne dénonçant pas le voisin qui rédige des tracts. Nous avons fait le choix de nous intéresser principalement à la Résistance-organisation, sans négliger l’aide vitale de la Résistance-mouvement, peut-être parce que c’est de la première que naît la seconde et que 1940 est justement une année de commencement, une année de création.
Quant aux questions posées aupravant, il est temps d’y répondre.
D’abord, qui étaient les résistants ? Quelle difficulté que de dresser le portrait type des résistants ! Ils semblent être tout le monde. Un point nous a toutefois interpellé : ils étaient principalement ouvriers ou représentants des classes moyennes. Il y eut certes des chefs d’entreprise (à l'image de Robert Peugeot) ou des hauts-gradés militaires (le général Leclerc par exemple) qui ont résisté, mais globalement, les élites ont fait défaut. Il y eut donc une « trahison des élites », selon les mots du général DE GAULLE. Intéressant...
Deuxième question : quelles étaient les motivations des Résistants ? Elles étaient multiples, propres aux situations de chacun mais quelques éléments ressortent incontestablement : la Résistance était un combat patriotique (les manifestations du 11 novembre 1940 en sont une preuve), moral (un combat pour la liberté et les valeurs humanistes) et un combat républicain (la création de CNR en 1943 est le signe d’une volonté de renaissance républicaine). Mais en 1940, c’est surtout un combat spontané d’hommes et de femmes refusant la défaite et ses conséquences, des personnages de grande valeur morale et d’une lucidité remarquable, à l’image de Germaine TILLION, dont notre lycée porte le nom.
Troisième question : quand ont-ils commencé à résister ? On ne doit pas considérer l’appel du 18 juin du général DE GAULLE comme l’acte fondateur de la Résistance. La force de l’appel du 18 juin est surtout d’avoir pris acte pour l’histoire. Mais certains avaient résisté avant de l’entendre, comme Jean Moulin qui, emprisonné parce qu’il avait refusé de signer un document accusant faussement un groupe de tirailleurs sénégalais, menaça de se suicider, forçant ainsi les autorités nazies à le libérer. Ce fut l’un des premiers actes de résistance, sinon le premier. Par ailleurs, DE GAULLE était peu connu des Français, alors qu’ils avaient confiance en la personne du maréchal PETAIN, si bien que la France libre ne compta que 7 000 volontaires en juillet 1940. Mais on le sait, ce n’est qu’après juin 1941 et la rupture du pacte Ribbentop-Molotov et surtout avec le Service de Travail Obligatoire que les rangs de la Résistance ont gonflé. Sur le territoire métropolitain, l’année 1940 est surtout celle de la constitution des premiers réseaux, des avant-gardistes. Qu’avaient-ils donc de si particulier pour s’engager si tôt ? Peut-être qu’eux avaient compris avant les autres la nécessité de leur engagement, la réalité du nazisme et du régime de Vichy. Quoi qu’il en soit, ils devaient être extrêmement perspicaces. Des intellectuel.le.s, sans doute.
Quatrième question : Qu'ont-il fait ? La première nécessité était de sauver ceux qui s’étaient évadés des camps de prisonniers, puis les communistes ou les juifs. Des filières d’évasion se mirent donc en place, elles nécessitaient une organisation complexe. Les faux-papiers utilisés tant par les évadés que par les résistants étaient, par exemple, aussi vitaux que compliqués à obtenir. La transmission d’informations aux Alliés devint aussi un moyen de résister, de même que la publication de journaux clandestins ou l’organisation de défilés. On se rend ainsi compte de la diversité des actions des Résistants mais aussi de la nécessité de coordination qu’elles requièrent : pour être vraiment efficaces, il semble fondamental que les individus résistant se regroupent et que les groupes s’unissent. Mais ce processus implique un risque et un mécanisme bien huilé, il nécessite un groupe spécialisé dans la coordination. A partir de mai-juin 1943, c’est le duo CNR-CFLN qui s’en charge. Mais en 1940, qu’était-ce ? Les trois lycéens que nous sommes le savent vaguement pour en avoir entendu parler lors de brèves allusions à G. TILLION : il s’agissait du réseau du Musée de l’Homme.
Dernière question : quels ont été leurs résultats ? Dès 1940, les Alliés recevaient de nombreux renseignements des résistants français, ils étaient essentiels à la mise sur pieds de plans d’actions pour la libération de l’Europe. Les filières d’évasion, à destination de l’Angleterre le plus souvent, permirent aussi de renforcer les forces militaires extérieures, de même qu’elles sauvèrent de nombreuses vies. L’information et la contre propagande contenus dans les publications des résistants servirent à recruter de nouveaux individus, à informer la population sur la réalité des actions du régime de Vichy par exemple, et plus globalement, à faire en sorte que l’état d’esprit général de la population soit celui d’un soutien à la résistance et aux Alliés, ce qui se révéla très utile lors des débarquements de 1944. Mais ce sont aussi les résistants, et tout particulièrement les premiers d’entre eux, qui ont fait et font toujours la gloire de la France, comme en témoigne la place qui leur est accordée dans la mémoire collective ou dans les lieux symboliques. Et à ce titre, Geneviève ANTHONIOZ-DE GAULLE, Germaine TILLION, Pierre BROSSOLETTE et Jean ZAY, quatre résistants illustres s’il en est ne sont-ils pas inhumés au Panthéon depuis 2015 ?
Dès lors, vous l’aurez compris, par l’examen rapide de questions de base liées à la Résistance, nous savions le sujet sur lequel nous voulions nous pencher pour notre deuxième participation au Concours National de la Résistance et de la Déportation : le réseau du Musée de l’Homme.
Présentation succincte
du réseau du Musée de l’Homme
Pour comprendre pleinement notre travail, il nous semble nécessaire de présenter brièvement le Réseau du Musée de l’Homme. D’abord, le réseau se crée à partir d’un petit groupe d’amis, de collègues travaillant au Musée de l’Homme du palais Chaillot, à Paris, dès juin 1940. Il s’agrandit rapidement en rentrant en contact avec d’autres groupes de telle sorte que, par la diversité des contacts qu’il met en relation et la personnalité énergique et organisée de Boris Vildé, il devient de facto le groupe coordonnant les autres. Aussi, si l’on parle bien de réseau, celui du Musée de l’Homme n’en est pas un au sens strict du terme. Il s’apparente plutôt une nébuleuse protéiforme et cloisonnée composée d’une multitude d’embryons de groupes résistants chacun étant plus ou moins spécialisé dans un domaine et tous ayant comme point commun leur lien avec le Musée de l’Homme, que ce soit avec Boris VILDE, Anatole LEWITSKY, Yvonne ODDON ou les autres personnalités clefs dont vous découvrirez les biographies. Le réseau est présent en de multiples endroits en zone occupée, bien qu’il concentre un nombre important de membres en région parisienne. Il est composé d’intellectuel.le.s, de jeunes, de bourgeois.es et de femmes surtout, mais pas exclusivement. Beaucoup sont de gauche, d’autres sont de droite, voire d’extrême-droite. Le journal Résistance est créé comme manifeste du réseau, il lui apporte visibilité et légitimité. Le réseau est démantelé à partir de mars 1941, le groupe fondateur est particulièrement touché, mais certaines de ses activités continuent.
Explication de notre
démarche et de notre organisation
Après avoir choisi de travailler sur le réseau du Musée de l’Homme, nous avons cherché une problématique qui corresponde au sujet du CNRD 2019-2020(-2021) : « 1940 ENTRER EN RESISTANCE Comprendre, refuser, résister. ». Nous n’allons pas ici décortiquer les termes du sujet comme l’ont déjà fait nos professeurs et les sites spécialisés mais vous en livrer notre propre interprétation. Si le bornage chronologique ne se limite pas précisément à fin 1940, nous avons fait le choix de nous concentrer sur cette année, sans trop dépasser sur 1941. Nous avons conçu les trois verbes d’action comme autant de scènes du premier acte de la Résistance : entrer en résistance. Ainsi, « comprendre » serait la scène d’ouverture, le commencement de tout où se profilent les grandes lignes du chef d’œuvre à venir. En effet, ne faut-il pas d’abord comprendre la situation pour s’y opposer ? Et cette interprétation n’est-elle pas à l’origine de l’évolution des actions et des formes propres à chaque groupe de résistants ? Cette première scène a un caractère individuel, chacun étant maître de ses pensées et se retrouvant face à une situation inconnue où tout est à inventer. Elle est aussi particulièrement courte pour le réseau du Musée de l’Homme, ses principaux membres ayant probablement compris très tôt la nécessité de leur engagement. La deuxième scène serait celle du refus. Le refus de se soumettre, de voir la patrie plier, ses valeurs et ses principes bafoués par un occupant étranger. C’est la scène du « non », celle où des individus ayant un seul point commun, la volonté de refuser, se retrouvent pour unir leurs forces. Enfin, la troisième scène est la plus fameuse. Les groupes et réseaux formés, on y voit le courage de ceux qui ont compris et refusé : ils font évader des prisonniers, sauvent des clandestins, informent les Alliés, publient quelques bulletins. Les personnages sont nobles, ils prennent des risques et certains entrent dans l’histoire car ce premier acte jette les bases de la Résistance, prépare le terrain pour les années suivantes, dont on sait combien elles sont importantes.
C’est là que réside l’enjeu du sujet et c’est pourquoi nous avons choisi de structurer notre travail autour de la problématique suivante : comment le réseau du Musée de l’Homme a-t-il constitué une organisation pionnière de la Résistance ? D’autres questions se trouvent alors soulevées, presque identiques à celles qui nous ont guidés vers le choix du Musée de l’Homme : qui furent les résistants du réseau ? Quelles furent leurs motivations ? Où ont-ils agi ? Comment ? Quels ont été leurs résultats ?
Face à l’immensité de la tâche qu’est l’étude du réseau du Musée de l’Homme, dont de multiples ouvrages universitaires n’ont sans doute pas suffi à éclairer toute sa complexité, nous avons choisi d’axer nos recherches autour de trois grands axes et de ne conserver que les informations que nous jugions essentielles pour traiter le sujet. Attention, ces axes ne doivent pas être considérés comme étant articulés les uns aux autres, à l’image d’une démonstration académique mais bien comme des coups de projecteurs sur certains aspects du réseau : ses personnalités phares, ses actions et leur ancrage géographique ou encore son étendue; d'où la pertinence de l'utilisation d'un blog composé de plusieurs posts pour la présentation finale.
Pour ce qui est des différents axes, nous vous informons ici des choix qu’il nous a été nécessaire de faire pour proposer un contenu cohérent et intéressant.
Pour les biographies, face à l’impossibilité d’étudier dans le détail tous les membres du réseau, nous en avons sélectionné six, parmi ceux qui nous ont semblé les plus importants pour bien saisir la nature du réseau : le noyau de l’organisation constitué de Boris VILDE, Anatole LEWITSKY et Yvonne ODDON, personnalités incontournables du réseau ; Agnès HUMBERT, historienne de l'art au rôle résistant de premier plan; le directeur du Musée de l’Homme, qui peut être en quelque sorte considéré comme père spirituel du réseau et qui permet de souligner la diversité des rapports des individus au réseau, Paul RIVET ; et enfin, une personnalité qu’il nous tient à cœur de présenter et dont les témoignages nous font mieux comprendre ce que signifiait le verbe « résister », Germaine TILLION. Nous avons principalement centré ces portraits sur les années pré-1940 et l’engagement résistant de ces personnalités, le but n’étant pas de faire une présentation de leur vie entière mais de mieux comprendre, à travers leur exemple, la relation entre l’individu et la Résistance, tant dans les motivations à résister que dans les singularités de l'engagement de chacun ou son apport spécifique aux activités du réseau.
Pour l'action du réseau, nous avons rassemblé un maximum d'informations sur ses différents domaine d'activité, que ce soit au niveau des filières d'évasion, du recueil et de la transmission de renseignements militaire ou encore des publications clandestines. Malgré la difficulté trouver des informations pertinentes pour cet aspect de notre sujet, nous nous sommes efforcés de nous appuyer sur des sources primaires pour saisir pleinement les enjeux et les difficultés de l'action résistante de la première heure mais aussi pour témoigner du caractère humain et concret de cette dernière. Nous avons aussi souhaité nous concentrer sur le journal Résistance, du fait qu'il soit particulièrement représentatif des premières "feuilles clandestines" dont le nombre, de même que leur audience et leur puissance, augmenta avec les années pour s'affirmer comme des outils majeurs de la Résistance. A travers Résistance, nous entrerons dans les détails de l'organisation du réseau du musée de l'Homme, de ses spécificités et de sa vision particulière de la Résistance; mais nous prendrons aussi soin d'élargir notre étude aux autres journaux, notamment en nous penchant sur les difficultés que tous ont rencontrées.
Pour la présentation du réseau du musée de l’Homme dans toute son étendue, nous avons adopté la même démarche que dans la première partie, celle de sélection de groupes ou d’individus représentatif de la diversité du réseau. Nous avons structuré notre étude en reprenant les trois « secteurs » établis notamment par Julien BLANC dans sa thèse Du côté du musée de l'Homme : Les débuts de la Résistance en zone occupée (été 1940 - été 1941) et qui correspondent bien à l’organisation du réseau que nous avons constatée lors de nos recherches : le « secteur VILDE », le « secteur HAUET-TILLION » et le « secteur LA ROCHERE ». Ils constituent en eux-mêmes des réseaux regroupant plusieurs groupes autour des personnalités donnant leurs noms aux secteurs, elle-même en relation avec le Musée de l’Homme, point de convergence de la Résistance d’alors. Il nous est parfois apparu profitable de nous pencher un peu plus sur certaines actions ou sur certains résistants pour bien saisir la complexité du réseau et son efficacité.
Globalement, nous avons rédigé au présent pour rendre le contenu plus accessible et plus vivant, mais aussi parce que nous sommes convaincus de l'écho qu'a notre sujet dans le monde contemporain et particulièrement dans la France d'aujourd'hui et de demain.
Pour maximiser notre productivité, chacun a travaillé indépendamment des autres sur quelques points des axes présentés ci-dessus, tout en étant tous en étroite collaboration. Ainsi, nous avons utilisé le site Padlet.com pour créer un mur collaboratif nous permettant d’échanger du contenu et d’avoir nos recherches accessibles en permanence. Dès le début de ces dernières, nous avons décidé conjointement de privilégier l’utilisation de sources primaires et secondaires pour offrir un travail singulier, factuel et, avec beaucoup de modestie, pour nous familiariser avec la recherche scientifique. Nous avons rapidement eu l'idée de présenter notre travail sous la forme d'un site internet puisque ce choix offre la possibilité de le rendre public et ainsi, de partager notre travail avec tous les internautes. Quant à la répartition du travail, elle s’est imposée d’elle même, en fonction des centres d’intérêt de chacun, et c’est pourquoi nous avons tous pris très à cœur notre tâche et sommes ravis de vous présenter le travail de longue haleine que voici !